Un vent léger traversa les arbres, faisant frémir légèrement les branches, ce qui donnait l’impression qu’ils riraient tendrement. Une feuille se détacha, tombant sur un sol immaculé. Une case blanche.
La brise la souleva de nouveau, pour l’emmener quelques mètres plus loin sur un terrain ébène.
Une case noire.

Cela pouvait-il vraiment être considéré comme un sol d’ailleurs ? Rien n’était moins sûr, en ce lieu qui avait auparavant l’apparence d’un simple damier, et qui, suite à de multiples changements, ressemblait désormais à un vallon enchanteur, dont l’agencement ne respectait plus aucune règle géométrique.
Au sein de cette enclave apaisante bichromatique se détachait le vert chatoyant d’un bosquet sorti de terre comme par magie, accompagné du bleu miroitant d’un ruisseau qui se laissait glisser dans un clapotis serein. Seule la tâche rougeâtre d’un corps gisant détonait de cette paisible fenêtre champêtre.

Ce combat est primordial.

Au détour d’un imposant rocher, au bord d’une petite crique baignée de soleil, deux silhouettes se mouvaient sans un bruit. La première grattait minutieusement la terre, utilisant comme outil une sorte de dague, vraisemblablement fabriquée en série. L’autre entreprenait de cueillir un bouquet, tout en choisissant consciencieusement parmi les rares fleurs qui poussaient dans les environs.
L’un était de Prospit, l’autre de Derse.

La bataille continuera jusqu’à la victoire.

Ce qui les réunissait en ce moment, et les soudaient comme un seul, n’était pas anodin, bien que très courant en ce lieu. Ensemble, ils enterraient un soldat mort au combat quelques minutes plus tôt. A présent ils n’étaient plus que deux, le camarade et l’assassin. Marquant une pause, ils se jetèrent un bref regard, vide de haine mais pas de sens. L’un soupira. Ils reprirent leur tâche en baissant la tête.

Tu n’hésiteras pas à tuer ton frère ennemi.

Au fond de cette riante vallée à l’atmosphère légère, les deux Carapaciens opposés profitaient d’un moment de répit pour rendre leurs derniers hommages à la victime d’une guerre qui n’en finissait pas. Ils recouvrirent précautionneusement le corps, chaque motte de terre s’égrenant comme la poudre d’or d’un sablier, symbolisant ce temps consacré, cette pause appréciable qui allait bientôt s’achever.
Une fois leur ouvrage terminé, ils se levèrent. L’un d’eux sembla réciter une courte prière à Skaia, puis ils se regardèrent.

Ne pleure pas sur ceux qui sont tombés, ils l’ont fait pour la Fin.

Aucun ne pleura. D’un hochement de tête, sans sourire, sans menace, ils ramassèrent quelques affaires et se mirent en route, descendant le vallon, tels des ombres désincarnées. Comme un seul ils marchèrent jusqu’en aval, et débouchèrent sur une large plaine. Marquant une pause, ils levèrent les yeux au ciel comme pour chercher quelque chose au-dessus d’eux. Loin derrière la Prospit mordorée, trois petites planètes lévitaient dans une course ralentie.

Seuls les Héros apporteront la Fin.

Leurs regards suivirent un moment la danse des astres, donnant l’impression que le temps ralentissait. Ils sourirent tristement. Il manquait encore plusieurs planètes, tel que les textes sacrés l’avait prévu, mais cela faisait maintenant quatre ans que les premières étaient apparues, et les Héros ne s’étaient jamais montrés. Tous deux avaient compris depuis longtemps.
Ils ne viendraient pas.
La session était condamnée.
Ils marchèrent longtemps, passant près d’une ferme, sans pourtant s’y arrêter. En ce lieu, de nombreux Carapaciens labouraient péniblement la terre. Ce combat ne les concernait pas. Ils se contentaient de leur rôle de cultivateurs pour nourrir les soldats. Avaient-ils une vie plus simple ou plus difficile ? Ils avaient leur place et l’acceptaient. Après tout, comme chacun, ils aspiraient à la Fin qui mettrait un terme à la guerre, et ils gardaient espoir.

Le combat doit continuer, les Héros apporteront la Fin.

Marchant ensemble au gré de la brise, ils arrivèrent au centre de la plaine. Nulle âme n’était  visible aux alentours, et seul un drapeau en lambeaux flottait encore, tel un haillon délaissé après avoir été utilisé bien trop longtemps.
Le bruit de l’acier retentit longuement lorsqu’ils dégainèrent.
Le temps se figea un instant.
Au loin, des échos familiers, le bruit du vent, le son d’une cloche, d’un clairon, un nuage voilant une partie de Prospit, la senteur âcre de l’air ambiant, le goût poussiéreux de l’atmosphère alourdie, les mains crispées sur les pommeaux…
L’assaut ne dura qu’un instant, comme toujours. Les lames s’abattirent en un soupir. Des deux silhouettes, une seule resta debout.
C’était sa deuxième victime de guerre aujourd’hui, davantage que la veille, moins que la semaine précédente. Il s’assit, sans un sourire. Il avait fait le bon choix. Il ne ressentait pas de joie ni de tristesse. Le corps de son adversaire semblait reposé. Il avait fait son devoir de pion en tuant son frère ennemi mais n’en tirait aucune satisfaction. Seulement, ce serait à refaire, encore et encore. Il savait qu’il mourrait peut-être le lendemain, sur un front bien plus peuplé, ou il n’aurait pas la chance d’une tranquillité comme aujourd’hui.
C’était un risque à prendre.
Il croyait.
Il croyait qu’un jour peut-être, un des deux camps parviendrait à son but, et déclencherait la Fin avec succès. Qu’adviendra-t-il alors ? Il n’en avait aucune idée en fait. Mais lorsque le jeu sera terminé, plus personne n’aura à combattre… Ils pourront juste…vivre.

A la Fin, chacun choisira sa vie sur le nouveau monde.

A la Fin, tous seront libérés sans exception.









Merci d’avoir lue « A la Fin », une fan-fiction //nom de l'auteur censuré pour anonymisation// pour le concours d’écriture #4 organisé par Frenchstuck.com, sur le thème « Comprendre la culture de l’autre »

Remerciements : (en vrac)

-aux organisateurs de ce concours, c’était fun !
-aux autres participants, qui ont et vont faire des trucs géniaux c’est obligé
-aux très très lointaines traces d’inspirations :
Rigged - privatemumbles
Le dormeur du val – Rimbaut
-au correcteur intégré de Word qui m’aide à écrire « précautionneusement » sans faire trois fautes dessus
-A alphamatic replacement qui est une musique génialissime écoutée en boucle pendant l’écriture
-A Andrew Hussie pour Homestuck, A Stoubs pour leur traduction
- A vous, qui avez eu le courage de tout lire, ou avez juste sauté à la fin je juge pas, et qui j’espère ont apprécié c’est le principal :-)

Je m’étais toujours demandé ce que contenait le ciel.

Je ne parle pas des nuages et du vent, non. Je parle du ciel au-delà. Des étoiles et des planètes, de la vie ailleurs et des mystères qui l’effleurent.

Je vous imaginais bien différents. Et je nous imaginais bien différents. Vous n’auriez ni cheveux ni nombril, nous étions les descendants des singes et de nos parents. C’est bête à quel point je m’y étais faite.

Mais nous nous partageons le même univers, les mêmes temps. Et nous avons parlé, grandi et créé.

Nous avons vécu autour de nos singularités, nos sangs, nos amours, nos familles.

Oui, vous n’êtes pas comme nous l’avions pensé. Vous nous avez épiés et pourtant non, nous n’étions pas comme vous le croyiez.

Certes nous tenons le monde, les nuages, le vent, les étoiles et les planètes dans nos mains. Nous tenons aussi, si l’on accepte de prendre cette clé de curiosité, nos cœurs, nos histoires et nos beautés.

Il attend une culture, derrière ces portes faites d’infini et d’inconnu.

Elle ne sera jamais la même, jamais parfaite ; mais elle aura toujours ces quelques choses qui me feront sourire et me feront dire

« Je suis bien contente de l’avoir découverte »

~

Joe plaça ses mains devant ses yeux. La lumière du portail était aveuglante.

Elle repensait à cette lettre qu’elle avait trouvée entre deux livres. Elle n’avait jamais su qui était cette Jade Harley, pensait que Jude avait mal signé son prénom.

Les ombres grossirent et dansèrent sur les meubles poussiéreux. Elles étaient effrayantes.

Joe recula sans quitter des yeux le portail.

Où l’emmènerait-il ?

Comprendre la culture des autres est surement la chose la plus compliqué à faire dans la vie.

Plusieurs écrivains ont utilisé ce principe avec humour
Homestuck avec les trolls par exemple. (Clin d’œil)

Exemple de culture fictive :
Les trolls (homestuck) (Clin d’œil) : pour eux les seaux sont des objets pornographiques.
(Je n’en ai pas d’autre donc il va falloir que vous vous contenter de sa)

Comment les comprendre ? :
Pour comprendre la culture des autres (c’est le titre connard) il faut se mettre à leur place, il faut faire les mêmes choses qu’eux, il faut avoir le même mode de vie.

(Bon là je me rends compte que ce texte est merdique et pas assez long par rapport à ce qu’on fait les autres du coup je vais arrêter la, aller une phrase de fin.)

Ce texte est désormais terminé et je vous dit… euh… s’il vous plait faite moi gagner (et merde)

   Un jour, vous trouvez un vieux papier dans une ruine, n’ayant rien d’autre à faire, vous le lisez, le titre est à moitié effacé mais vous vous rendez vite compte qu’il s’agit d’un guide sur la culture des citrouilles. Vous décidez donc de cultiver des citrouilles car vous en avez trouvé dans l’épave d’un vaisseau spatial abandonné. Voici ce guide :

   C   P      E  A     T  R  D     H     N  F    E   I   X  E   V    R

   La citrouille est un fruit dont la plante (du même nom) est de la famille des cucurbitacées. Orange et ronde, elle est souvent utilisée lors de l’automne en soupe ou en décoration d'Halloween. Par son apparence, elle est souvent considérée à tort par l’humain moyen comme un végétal familier et commun dont la culture est semblable à celle des autres végétaux. En effet, la citrouille est un fruit noble, il ne suffit donc pas, comme pour le commun des plantes, de l’arroser et de le laisser au soleil. La citrouille doit être cultivée de manière très précise qui demande une compréhension totale et une symbiose avec sa culture. Voici donc tous les secrets de la culture de ce cucurbitacée pour le moins extraordinaire :  

   1. La première chose qu’il faut savoir avant toutes cultures de citrouilles est que ce juteux fruit n’est pas d’origine terrestre. En effet, celui-ci a été amené sur terre par l’entreprise Betty Crocker et la Condesce ce qui expliquerai les capacités hors du commun de ce végétal qui lui ont permis de s’élever parmi les grands produits de luxe. Une fois cette information en tête on peut aller se fournir au seul endroit qui vend des graines de citrouilles non modifiées : le vaisseau de la Condesce.
   2. Une fois les graines récupérées, on doit les planter dans un sol très aride avant de construire par-dessus la plantation une serre recouverte de plumes de bébés macareux. Le macareux ayant disparu depuis des siècles, il faut se rendre à l’une des chasses d’animaux crées génétiquement organisées au muséum d’histoire naturelle car sa peau permet de faire descendre la température jusqu’au centième de degrés idéal.

   3. Puis on recouvre tout le champ d’engrais fait à partir de cadavres de lusus réduits en poudre.

   4. Une fois la bonne température atteinte, on déverse du sang de trolls de bas niveau exterminés par la Condesce elle-même afin d’irriguer les plantes. On revient ensuite une fois par an pour arroser les citrouilles avec un arrosoir créateur d’arc en ciel puis avec des seaux (c’est un passage peu plaisant mais obligatoire) emplis de jets d’eaux de baleines agonisantes.

   5. A l’automne de la 4ème année, les citrouilles ont poussé et sont prêtes à la récolte, la phase la plus dure à réaliser et à comprendre car c’est à ce moment-là que les fruits divins dévoilent toutes leurs capacités. Plus la citrouille est mûre, plus elle est dure à récolter. Voici les 4 capacités des citrouilles :

   1. Première capacité : la citrouille vient à peine de finir d’apparaître qu’elle peut déjà hurler hyper fort tel un nourrisson et faire perdre l’ouïe (et la raison) à sa malheureuse victime. Nous vous conseillons donc de prendre ces hurlements avec ironie et à les considéré comme les œuvres d’artistes incompris, vous verrez, vous finirez même par entendre une mélodie.

   2. Deuxième capacité : Geler ceux qui la touche

   3. Troisième capacité : Se camoufler.

   4. Quatrième capacité : Disparaître lorsque on les cherche.


   6. Une fois toutes les citrouilles récoltées, on doit utiliser l’ectobiologie pour les multiplier jusqu’à donner des citrouilles de qualité. Puis, il faut les empiler et donner un peu de son sang à la citrouille au sommet afin de rentrer en symbiose avec elle.
   Vous avez respecté ses consignes à la lettre, cela vous a pris du temps mais vous voilà maintenant en possession de milliers de citrouilles hyper nutritives. Soudain, alors que vous mettez de votre sang sur la citrouille au sommet de vôtre empilement, celle-ci commença à changer. Un visage pareil à ceux qu’on sculpte pour Halloween se dessina sur la citrouille puis celle-ci s’illumina et des bras et des jambes végétales lui poussèrent. Affolé, vous regardâtes le guide et vous vous aperçûtes que le titre du guide était complet :

   COMPRENDRE LA CULTURE DE L’HUMAIN AFIN DE MIEUX LE DÉVORER


   Vous étiez délicieux.


   FIN

     -Parfait ! Avec ça, Joey, tu passeras inaperçue !
     Joey Claire contempla son reflet dans le miroir. Xefros avait raison. Avec son maquillage gris, sa capuche et ses fausses cornes, elle se fondrait totalement parmi les autres trolls.
     -Et n’oublie pas, si on te le demande, tu t’appelles Licera. C’est un nom qui convient mieux à un troll. Il est composé avec les lettres de ton nom, donc il te représente quand-même un peu.
     Joey acquiesça, toujours silencieuse. Elle qui habituellement aimait l’aventure et les mystères était moins sûre de ses goûts, maintenant qu’elle s’était retrouvée on se sait comment sur une autre planète.
     La jeune fille fut tirée de ses pensées par un grondement sourd. Eclatant de rire, Xefros posa une main sur son ventre.
     -Je crois qu’il est temps d’aller manger, je meurs de faim !
     -J’avalerai bien quelque-chose, moi aussi, ajouta Joey, salivant déjà à l’idée d’un bon repas.
     Tous deux sortirent du nid, et Joey fut à nouveau déconcertée par l’étrange beauté du paysage. De la route illuminée par des bandes mauves phosphorescentes s’élevaient d’autres nids, éclairés de l’intérieur par de vives couleurs, de telle sorte qu’à l’horizon s’étendait un patchwork de lumières colorées. Au loin, on pouvait apercevoir de grands pics rocheux qui semblaient atteindre les lunes. Toute la ville était plongée dans une douce atmosphère nocturne.
     La jeune fille suivit Xefros jusqu’à un abri de bus illuminé par des néons verts. Mais, après quelques minutes d’attente, ce ne fut pas un bus, mais bien un énorme monstre qui arriva. Quand il s’arrêta devant l’arrêt, Joey eut un mouvement de recul. Elle commença à paniquer en voyant les autres trolls prendre place sur la créature laiteuse.
     -C’est ça votre bus ? Je suis censée monter là-dessus ?
     Xefros parut perplexe.
     -Bien-sûr, comment veux-tu que l’on se déplace autrement que par Lusus ? Je suppose qu’il n’y en a pas sur ta planète ?
     Elle secoua vivement la tête.
     -Ne t’en fais pas, la rassura le troll. C’est absolument sans danger.
     Elle prit la main qu’il lui tendait et monta sur le « Lusus ». La bête se mit alors à courir, si vite que Joey dût s’accrocher à Xefros pour ne pas tomber. Heureusement, le voyage ne fut pas long. En à peine quelques minutes, ils avaient atteint le centre-ville.
     Ils descendirent du monstre, et le jeune troll pris Joey par le bras, zigzaguant entre les rues illuminées jusqu’à un petit restaurant. Ils entrèrent et furent immédiatement accueillis par une grande troll dont l’une des cornes était brisée.
     -Bonjour Xef ! Je vois que tu es de compagnie différente aujourd’hui, sourit-elle.
     -En effet. Je te présente Licera, une cousine qui vient de loin.
     La serveuse salua Joey et les conduit à une table libre et leur tendit les menus. A peine Joey avait posé les yeux dessus qu’elle eût envie de pleurer. Tout était rédigé dans une langue étrange à l’alphabet indéchiffrable.
     -Pour moi ce sera comme d’habitude, Zarxei.
     -Très bien, et pour toi ? demanda-t-elle à Joey.
     Celle-ci paniqua d’autant plus. Elle devait prendre une décision rapidement. Elle posa donc son doigt au hasard sur la page.
     -Je… Je vais prendre ça, hésita-t-elle.
     Zarxei nota la commande sur son calepin et disparut en cuisine.
     -Tu verras, ici les pizzas sont délicieuses, dit Xefros en s’enfonçant dans son siège. Je venais tout le temps ici avec Dammek, c’était notre restaurant préféré.
     Pendant que Xefros parlait, la jeune fille observa les autres trolls assis dans la salle. Ils se distinguaient tous par leurs cornes, dont les paires différaient entre chaque individu. Apparemment, les cheveux noirs devaient être une caractéristique de leur espèce, car elle ne vit personne avec une coloration différente. Idem pour la peau grise. Mais l’élément le plus intriguant, c’est que chaque troll arborait un symbole coloré sur ses vêtements.
     -Pourquoi avez-vous tous des signes différents sur vos habits ? Demanda-t-elle à Xefros.
     -Dans notre société, les trolls sont hiérarchisés selon la couleur de notre sang. Chaque classe dispose d’une multitude de signes, et nous en choisissons un lorsque nous ne sommes encore que de petites larves. Ces symboles ont la couleur de notre sang, c’est comme ça que tu peux savoir où la personne en face de toi se trouve dans cette hiérarchie.
     -Et toi, tu es situé où ? Demanda Joey en contemplant le signe rouge qui ornait le T-shirt du troll.
     Celui-ci rougit fortement à l’entente de cette question.
     -J’ai du sang de rouille, je suis donc situé tout au fond de l’hémospectrum. Mais heureusement, nous vivons aujourd’hui dans une société plus tolérante et égalitaire, contrairement au temps de nos ancêtres.
     Joey soupira :
     -Ça m’a l’air bien compliqué, ces histoires.
     -Sur Terre, vous n’êtes pas classés selon votre sang ?
     -Non, répondit la jeune fille. Nous avons tous la même couleur de sang. Par contre, il existe aussi une certaine hiérarchie. Je crois qu’elle se base surtout sur l’argent…
     Leur discussion fut interrompue par l’arrivée de Zarxei qui apportait les deux pizzas, dont une qui grouillait d’horribles petits insectes mauves. Joey fut parcourue d’un frisson de dégout quand la serveuse posa le plat en face d’elle. C’était donc ça qu’elle avait commandé.
     -A en voir ta tête, on dirait que tu ne t’attendais pas à ça, constata Xefros.
     Joey secoua la tête, refoulant ses larmes.
     -Les menus… Je n’arrive rien à lire… Nulle part, balbutia-t-elle.
     -Prends ma pizza, soupira Xefros, lui tendant une pizza à l’air plus normal. Ce ne sont que des légumes, tu devrais aimer.
     Il échangea les deux assiettes, et Joey enfourna une part dans sa bouche. Le goût était infect. Rien à voir avec une vraie pizza terrienne. Mais comme elle avait déjà assez ennuyé Xefros, elle se força à finir le plat avec peine.
     Puis Joey bâilla à s’en décrocher la mâchoire. Elle était épuisée, et avait l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis le petit-déjeuner partagé avec son frère Jude. Tant de choses se sont passées depuis ce matin-là, entre les monstres et le rayon lumineux qui l’avait amenée ici…
     Elle posa les yeux sur l’horloge accrochée au mur, mais soupira de désespoir en voyant qu’à la place des chiffres se trouvaient une quinzaine de symboles indéchiffrables, ainsi que quatre aiguilles.
     -A quel moment de la journée nous situons-nous ? demanda-t-elle à Xefros.
     -Le milieu de la journée, répondit-il comme si cela était évident.
     Joey enfouit son visage dans ses mains, désespérée. Son accoutrement, le changement de nom, le bus-Lusus, la pizza… c’en était trop. Sans parler de ce qui s’était passé sur Terre. Elle ne savait même pas si Jude était encore en vie.
     Elle craqua. Les larmes se mirent à couler, détruisant l’excellent travail de maquillage réalisé par Xefros. Celui-ci posa une main réconfortante sur ses épaules secouées de sanglots.
     -Je suis si fatiguée ! se lamenta-t-elle. Tout ce que je veux, c’est retrouver mon frère. Je veux rentrer à la maison…
     Le troll soupira :
     -Tu sais, Joey, tu n’es pas la seule à souffrir de cette situation. Dammek a lui aussi disparu, sans doute sur Terre aux côtés de ton frère. Je… je ne sais pas ce que je ferais sans lui. Il est tout pour moi, il est mon moirail. Je serais prêt à tout pour lui. Tu verras qu’en se serrant les coudes, on trouvera un moyen de retrouver nos proches. Je te le promets.
     Joey s’essuya les yeux et sourit :
     -Maintenant je ne peux pas m’empêcher d’imaginer Jude expliquer la culture terrienne à un troll. Sans doute une vraie catastrophe.
     Xefros rit.
     -Si tu veux, proposa-t-il entre deux reniflements, tu peux aller dormir dans mon nid. On aura plein de mystères à résoudre, alors autant être en forme !
     Après avoir payé, ils sortirent du restaurant et chevauchèrent à nouveau le Lusus jusqu’au quartier de Xefros. Le troll montra à Joey son lit, qui bien évidemment n’en était pas un, mais bien un cocon géant rempli d’une étrange substance verte et visqueuse. Mais cette fois, la jeune fille n’hésita pas. Elle allait dorénavant se donner tous les moyens possibles pour résoudre ces mystères, et comprendre la culture troll allait se révéler indispensable.
     Son corps enfoui dans le slime, elle s’endormit, pensant à l’aventure dans laquelle elle s’apprêtait à se lancer.




Debout au milieu de son appartement, il ajusta sa veste, sa chemise, sa cravate. Être impeccable en toutes occasions, tel était sa devise. Qui sait peut-être qu’un inattendu visiteur allait frapper et il serait bien impoli de se présenter à lui en étant mal vêtu. L’idée même qu’une personne l’épie et le surprenne dans de modestes atours ne lui était que très peu agréable.
D’ailleurs il vient de s’assoir et vous parle. En effet, il sait que vous lisez ces mots, en effet il sait que je les écrits, mais ne semble pas s’en déplaire. Il vous souhaite la bienvenue. Bien que vous n’ayez ouvert aucune porte si ce n’est la fenêtre de votre navigateur, il affirme que vous êtes le visiteur qu’il attendait.
Il vous demande votre nom et s’excuse de ne pas donner le sien pour l’instant. Il vous fait vous assoir dans l’un de ses confortables fauteuils, et bien que vous n’ayez pas bougé de votre chaise, vous sentez la douce embrassade du vieux cuir contre votre dos. Un bol de vos confiseries préférées se tiens sur la table basse. Il vous invite à en prendre, raisonnablement, je vous fais confiance.
Puis pendant une longue heure, il vous parle de la romance d’une espèce extraterrestre. Bien qu’imagée par les quatre symboles d’un jeu de carte, elle est d’une très grande complexité. Si bien qu’au bout d’une bonne dizaine de minute votre attention s’est focalisée sur votre reflet dans le crane de votre interlocuteur. Oui, je l’ai remarqué, et oui, lui aussi.
Malgré votre manque flagrant de concentration, vous avez tout de même compris quelques bribes de ce dont il parlait. Pour reprendre vos mots : « Ouais en gros le cœur c’est l’amour, le pique c’est la haine, le carreau c’est les super potes, et le trèfle c’est… un genre de threesome, c’est ça ? » Vous le sidérez, bien qu’il ne vous l’avouera jamais. Moi par contre je vous le dis, vous nous sidérez.
Mais restons-en là. Il vous montre la porte par laquelle vous êtes inconsciemment entré. Sans comprendre comment, vous la traversez et vous vous retrouvez sur votre chaise, à scruter la pâleur de mes lignes.

Vous n’avez, pour ainsi dire absolument rien compris à ce qu’il vous est arrivé. Néanmoins, vous regardez l’étrange carte qu’il vous a donné alors que je ne regardais pas. Elle est totalement blanche, mais le message se dévoile quand vous reflétez la lumière dessus.
 « Au plaisir de vous revoir lors d’une prochaine leçon. »

-Karkat?
-OUI JOHN?
-CA TE DIRAI DE JOUER A UN JEU?
-POURQUOI TU CRIE?
-c'est juste que avec ton quirk, je crois que tu appelle ca comme ca, on a l'impression que tu crie tout le temps
-MFF
-Je ne t'ai pas offensé j'espere?En effet je ne voulais pas inclure le fait que les quirks sont propre a votre race, bien sur le contraire...
-ARRETE!TU ME RAPELLE UN MAUVAIS SOUVENIR.
-hehe
-ALORS?ON Y JOUE A TON JEU?
-ok
-Ca s'appelle un jeu de société.
-UN QUOI?ON VA S'AMUSER A SE MOQUER DE LA SOCIETEE?
-Mais nan...on va s'amuser avec des cartes, regarde!
-POUAH!POURQUOI IL Y A LES SIGNES DU QUADRANT SUR CES "CARTES"?
-Sans doute une coincidence, et puis je me suis toujours posé une question...
-QUELLE QUESTION?
-Genre, je sais que vous devez vous aimer ou vous détester ou resoudre un conflit pour avoir un enfant
-HMHM
-Mais, vous choisisser si vous voulez en avoir un?
-HEUUUUU
-Et pis genre, ca veut dire que je peux avoir un bebe avec mon meilleur potes?
-OUI
-c'est louche
-TU SAIS JE PENSE QUE POUR TOI C'EST ETRANGE, MAIS POUR NOUS C'EST NORMAL
-ha
-ET MOI JE ME SUIS TOUJOUR POSE UNE QUESTION...
-vas y
-VOUS ETES PLUTOT LIBRE A LA VISION DES SEAUX, VOUS NE TROUVEZ PAS CA DEGOUTANT?
-on ne fait pas les bébé avec les seaux
-???
-bah oui, si c'était le meme systeme que chez vous j'aurai eu un bébé avec Dave
-ALORS COMMENT FAITE VOUS?
-heuuuuu
-QUOI?
-c'est plus embarassant...
-BAH VAS Y, MOI J'AI PAS HESITER
-Bah en gros on empile le sexe male et le sexe femelle... et faut que le lien soit rouge et que chacun soit consentant
-C'EST QUOI LE SEXE MALE ET LE SEXE FEMELLE?
-C'est le truc d'ont on se sert pour faire pipi, et pour procreer, ya un liquide qui sort du penis male pour entre dans le vagin femelle...
-ET C'EST OU LE PENIS?
-heuuu
-C'EST OU?
-entre les jambes... bon ca devrait aller la nan?
-PUTAIN, JE NE TE REGARDERAI PLUS JAMAIS PAREIL
-bon jouons a ce putain de jeu...
-ET SINON CA FAIS MAL QUAND TU T'ASSOIS?
-KARKAT!
-PARDON


end

Voici un lien car le texte est trop long pour que le message puisse être posté : cliquez ici

Un, deux, trois, quatre
Différence, évidence
Cinq, six, sept, huit
Nuisance de science
Nous sommes différents
Nous sommes ressemblants
Et pourtant
C'est absent
Absence de compréhension
Absence de réaction
Neuf, dix, onze, douze
Société de sang
Société de peau
Sociétés de discrimination
Nous nous créons des barreaux
Treize, quatorze, quinze
L'un à cornes
L'autre sans
Mais les deux mornes
Seize, dix-sept
Ils ont tous battus
Les malheureux
Les oubliés
Les dieux
Les affilés
Ils ont fait changé leur monde
Changer la seconde
Dix-huit, dix-neuf
Tous solitaires
Tous terre-à-terre
Mais tous avec une volonté
Tous avec une curiosité
Vingt, vingt-et-un
La violence règne sur les deux
L'amour règne peu
Ce n'est qu'une erreur
Ce n'est qu'un malheur
Et pourtant
C'est cela
Ils sont ressemblants
Plus que l'on croit
Vingt-deux, vingt-trois
C'est difficile à comprendre
C'est difficile à l'apprendre
Difficile à entendre
Difficile à répondre
Ce qu'une ressemblance
Une drôle de réjouissance
Nous ne sommes pas seuls
Pas seul à vivre ça
Pas seul dans ce monde-là

Bah c'est le mien donc on passe ^^. Par contre j'ai vraiment essayé de pas faire de fautes d'orthographe donc ça serait cool Kittie si tu pouvais m'expliquer là ou ça a raté s'il-te-plait :)

La première phrase est magnifique, c'est difficile à expliquer , mais je l'adore. Et la suite est à la hauteur...c'est beau...Bon ça fait deux minutes que j'essaie de trouver des mots mais j'y arrive vraiment pas. Ce texte m'a bouleversé et je pourrais pas expliquer pourquoi....c'est juste beau. Gros coup de cœur.  

Très difficile de parler de ce texte. C'est une vision totalement différente du concours : non pas écrire une fiction sur le thème, mais plutôt parler du thème directement comme un texte de philo. On sent un mélange d'humour et un essai de décortiquer le sujet pour l'expliquer. (mais chuis pas sûr d'avoir tout compris ^^')

Déjà le titre est génial.
Ce texte est super original sur son thème et la fin est tellement bien trouvée. En fait tout  s'enchaîne admirablement bien, l'humour est bien rythmé et on retrouve quand même le ton d'un guide sérieux sur la culture de nos chères cucurbitacées.
J'aime beaucoup.

Ce texte est tellement... crédible.
J'ai vraiment eu l'impression d'avoir ouvert "Hiveswap le roman officiel" et d'en avoir lu un chapitre (Dommage que le jeu soit sorti, j'aurais bien voulu lire la suite). L'immersion est totale et on ressent la détresse sincère de Joey et Xefros.
Franchement je sais pas quoi ajouter mais j'adore !

Le brisage de quatrième mur de Doc Scratch passe super bien, limite de manière naturelle. *Ce texte est assez court et l'ambiance très légère, comme une parenthèse entre deux textes plus denses. En fait, ça ferait un excellent comic de paradox space.

D'habitude j'ai vraiment du mal avec l'humour "sexuel", mais là c'est tellement dans le thème et bien raconté qu'on ne peut que rire de la situation. On retrouve bien la personnalité des personnages et ce karkat poussé par la curiosité donne vraiment l'impression d'un enfant innocent qui découvre un monde complètement différent du sien.
la seule chose où j'ai eu un peu du mal, c'est que je crois bien (hésitez pas à reprendre si c'est faux) que les trolls ne peuvent avoir d'enfant/"relations charnelles", qu'avec les quadrants et , donc pas de bébé avec Dave (bon sauf dans "the baby is you" de notre cher troll de Toby Fox)

...
Est-ce qu'il y a vraiment besoin d'expliquer pourquoi ce texte est bien ?
Ce qu'on a ici c'est pas une petite fiction lancée comme ça mais une véritable histoire avec des nouveaux personnages et lieux.
Personnellement j'étais un peu gêné au début par le système de commande/suggestion, mais au final c'est une très bonne alternative au classique monologue intérieur du personnage seul qui découvre les lieux.
Au passage j'avoue ne pas être sûr d'avoir compris ce qu'était la cuve blanche ^^' (et pas sûr de vouloir savoir vu le mec qui habite l'appartement).
En tout cas je reste subjugué par les 13 pages Word. Faire aussi long en si peu de temps et sans se foirer sur l'orthographe (y'a vraiment peu de fautes par rapport à la longueur totale).
Allez pour le fun, comme tu as gagné je te lance un défi pour la prochaine fois : faire une fiction avec les mêmes trolls parce qu'ils sont bien trouvés. (Bon nan plus sérieusement fais ce que tu veux ^^)

J'ai tenté de le lire à voix haute en improvisant un rythme de comptine et franchement ça passe plutôt pas mal. Il faudrait limite plutôt que ce soit chanté que lu, parce que les vers ne font pas tous la même longueur et à l'écrit ça gène un peu. Concernant le texte en lui-même, il me rappelle beaucoup les poètes du lycée, et j'ai jamais vraiment réussi à bien comprendre et apprécier malheureusement donc je peux pas vraiment juger (mais c'est purement subjectif). Après j'aime beaucoup le fait que ce poème puisse aller avec n'importe quoi, dans le sens ou cela peut aussi bien parler des différences troll/humain, mais aussi humain/humain ou troll/troll etc..